L'action se passe dans la vallée de Fergana, au sud-est de l'Ouzbékistan, au nord de l'Afghanistan.
A Margilan, une manufacture qui travaille la soie de façon traditionnelle.
Les chinois auraient, très tôt, introduit les techniques du travail de la soie dans la vallée de Fergana, en échange de chevaux rapides et endurants qu'ils convoitaient.
Mûriers en bord de route. On les taille en "têtard" pour récolter branches et feuilles pour la nourriture des vers à soie.
Ils peuvent aussi, comme arbre d'ombrage, donner des fruits blancs ou violets (mûriers blancs ou noirs). Les mûres violettes sont utilisées en teinture.
Au commencement, un papillon, le bombyx du mûrier, pond des oeufs qui donnent des chenilles. On nourrit les chenilles, dans des conditions particulières de température et de propreté, avec des feuilles de mûriers qu'il faut renouveler régulièrement. Plus les chenilles grandissent, plus elles mangent !Quand les chenilles ont fini de grandir, elles fabriquent un cocon pour abriter leur transformation en papillons.
Ce cocon est fait d'un très long et très fin fil de soie.
On fait bouillir les cocons pour stopper la métamorphose et récupérer le fil.
Le dévidage du fil des cocons se fait immédiatement.
Textures : fils différents, bruts ou teints, murs en torchis et nattes.
On prépare les fils de chaîne (ceux de la longueur du futur tissu) pour la technique de l'ikat.
Les fils sont noués et seront teints de manière différente.
L'article Wikipedia en anglais sur l'ikat est beaucoup plus complet -en particulier sur la technique du double ikat (préparation des fils de chaîne et des fils de trame avant le tissage)
Exemple de tissu ikat et des nouages de fils de chaîne avant teinture.
Il y aura un bain de teinture par couleur.
Une fois teints et secs, les fils de chaîne seront tendus sur un métier et tissés.
Le fil de
Ici, c'est un métier à 4 lisses (donc, 4 pédales), mais il y en a à 8 pédales.
L'atelier est assez bruyant.
La soie "de mauvaise qualité" (le papillon a réussi à sortir du cocon avant d'être bouilli et les fibres du fil sont bien plus courtes) sera teinte et utilisée pour tisser des tapis.
Ils sont vraiment magnifiques, très fins et peuvent prendre trois mois de travail (ce tapis est relativement petit).
grâce à tes explications j'ai enfin compris comment ça marchait l'ikat !
RépondreSupprimer(je suppose que c'est le fil de trame qui est uni). tu as vu dans cet atelier des détails qui m'avaient échappé!
N.O.
Merci; en fait, j'avais déjà vu cette technique de l'ikat en Indonésie, où il y en a pas mal, à Bali mais pas seulement... & j'ai corrigé ma (grossière) erreur sur le fil de trame !
RépondreSupprimerPar contre, en regardant les photos, je m'aperçois qu'il y a plein de détails que je n'ai pas notés (longueur d'un fil de soie, nombre de noeuds/cm2 dans le tapis...) et, en plus, que le bain de teinture n'est pas obligatoire, pour les détails on peut passer la couleur "à la main", comme sans doute dans la photo n° 7...
Et il y a aussi quelques endroits du monde où on fait du double ikat (fils de chaîne+fils de trame), en Inde, au Japon et à Tenganan à Bali !
(cf fiche Wikipedia en anglais sur l'ikat)
Bonjorn,
RépondreSupprimergrandmarces per lu reportatge sus la rota de la seda, fòrça instructiu, n'autres sem d'esperar la virada occitana :-)
JPierre
Hello JP,
RépondreSupprimersoi en tren de legir Portulan de lo Roland Pécout, qu'es pas aisit per ièu, e que n'en parla força mai ben (milhior ?)...
Ara sem a Cabol !